Prises de position

Retrouvez ici les principales prises de position de la vips concernant les procédures de consultation et les discussions politiques actuelles. Tous les documents sont classés par date et thème:

10 octobre 2024

Il faut un équilibre entre la maîtrise des coûts et la qualité de l’approvisionnement

Le deuxième volet de mesures de maîtrise des coûts est actuellement entre les mains du Conseil national et du Conseil des Etats. A sa prochaine séance des 17 et 18 octobre 2024, la commission de la santé du Conseil national traitera cet important dossier, avant son examen détaillé par le Conseil national lors de la session d’hiver. Appelant de ses vœux tout gain d’efficience possible dans le domaine de la santé, l’industrie pharmaceutique est pleinement désireuse de soutenir les mesures de ce deuxième volet, dans l’espoir d’assurer la fourniture de soins de haute qualité à des prix équitables. Centrer ses efforts sur la seule maîtrise des coûts, c’est courir le risque de négliger la qualité. Les coûts ne doivent pas être compactés au détriment des prestations médicales.

Par ce paquet de mesures, le Conseil fédéral entend exploiter le potentiel d’économies s’offrant dans le domaine de la santé. La vips est cependant convaincue qu’une approche globale des coûts est une condition indispensable pour préserver demain un système de santé efficace au service des patients. Bien que la part des médicaments dans les coûts de la santé se soit stabilisée depuis des années autour de 10%, la plupart des mesures prises par les autorités et les politiques ciblent les dépenses en médicaments sans tenir compte de leur utilité.

Or, n’oublions pas que les médicaments contribuent durablement à maintenir les coûts de la santé à un niveau supportable. Comparés à d’autres options thérapeutiques onéreuses, ils constituent souvent la méthode de traitement la plus efficace, la plus appropriée et la moins chère, donc un pilier fondamental du système de santé.

De son côté, en abaissant régulièrement le prix des médicaments, l’industrie pharmaceutique contribue déjà régulièrement à des économies, pour quelque 1,5 milliard de francs par année.

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8 octobre 2024

Quand une régulation indifférenciée des prix met en péril les soins aux patients et la sécurité de programmation pour les entreprises

Le Conseil national et le Conseil des Etats se penchent actuellement sur le deuxième train de mesures visant à freiner la hausse des coûts de la santé, grâce auquel le Conseil fédéral entend exploiter le potentiel d’économies s’offrant dans ce secteur. Le dossier est actuellement aux mains de la Commission de la santé du Conseil national, qui le traitera lors de sa prochaine séance des 17 et 18 octobre 2024. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a mis sur pied un groupe de travail chargé d’étudier en détail les volets de mesures présentés, notamment le traitement différencié des critères EAE. Des cercles d’intervenants chevronnés se réunissent autour d’une table pour proposer une solution de compromis susceptible d’améliorer la sécurité de l’approvisionnement.

La vips prône des gains d’efficience dans le secteur de la santé, dans l’idée de fournir des soins de haute qualité à des prix corrects. Elle souligne qu’une vision étriquée de la maîtrise des coûts ne doit pas avoir pour conséquence de négliger les risques d’approvisionnement, qui pourraient engloutir un multiple des économies réalisées.

Seule une réglementation avisée assurera un approvisionnement sans faille
Le marché pharmaceutique est le seul domaine où les prix sont soumis à des contrôles réguliers, lesquels permettent de réaliser chaque année environ 1,5 milliard de francs d’économies, sur un chiffre d’affaires total de 6,5 milliards aux prix d’usine.

Ces dernières années, la Confédération a tant œuvré en faveur de la baisse des prix que la dose journalière de certains médicaments coûte aujourd’hui moins cher qu’un chewing-gum. Ce mouvement tarifaire unilatéral a pour résultat que les patients endurent de sérieuses restrictions en matière de sécurité et de qualité de l’approvisionnement. Il devient extrêmement difficile d’investir dans le développement de produits qui pourtant ont fait leurs preuves et présentent une valeur ajoutée indiscutable pour les personnes concernées. D’où une réduction de l’offre, dont les conséquences, avec près de 1’000 médicaments manquants à l’appel, sont clairement visibles.

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8 février 2024

La sécurité d’approvisionnement en Suisse gravement menacée

Les gros titres et les discussions sur la sécurité de l’approvisionnement en médicaments en Suisse ne diminuent pas. Outre la médecine de pointe hautement innovante, la question de la disponibilité concerne également les nombreuses thérapies établies de l’approvisionnement de base, qui présentent une grande utilité pour la population.

La sécurité de l’approvisionnement en médicaments en Suisse et le renforcement de la santé des patients font partie des préoccupations centrales de la vips. C’est pourquoi nous présentons notre position sur ce thème si important et actuel dans notre dernière prise de position.

Le patient et son bien-être ont la priorité absolue et sont notre boussole dans le système de santé complexe qu’est la Suisse.

Assurons l’accès aux médicaments en Suisse – pour une santé des patients forte et durable!

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5 février 2024

Croissance du marché du médicament nettement ralentie par les baisses de prix

En 2023, le marché suisse des médicaments affichait un chiffre d’affaires de
7.4 milliards de francs, soit +4.9% (aux prix de fabrique). Bien que la de- mande en médicaments ait augmenté, les baisses de prix ont infléchi la crois- sance de 2.7%. Les génériques et biosimilaires ont continué d’accroître leur part de marché.

En 2023, le volume des médicaments vendus en Suisse était de 7.4 milliards de francs. IQVIA (Download, un prestataire mondial d’informations, de technologies novatrices et de services dans le domaine de la santé) relève chaque mois les données auprès des entreprises pharmaceutiques, des grossistes, des fournisseurs des médecins et des pharmacies en ligne. D’après cette enquête, le marché suisse des médicaments a enregistré en 2023 une croissance de 4.9%. La croissance en volume est due en bonne partie à l’augmen- tation des besoins en prise en charge médicale et à l’évolution démographique. En même temps, les baisses de prix institutionnalisées ont à nouveau fait leur effet et con- tribué à infléchir la croissance du marché dans son ensemble de 2.7%.

Les médicaments innovants apportent un bénéfice important
Des traitements nouveaux et innovants dans le domaine du cancer (+6.8%), des mala- dies auto-immunes (+6.3%) et des médicaments antiviraux (+1.6%) ont contribué à la croissance du marché du médicament. Cela reflète le bénéfice important qu’ils appor- tent aux patient-e-s: les médicaments innovants permettent de sauver la vie des per- sonnes touchées ou de leur faire tout au moins regagner en qualité de vie. En outre, ils font aussi parfois baisser les coûts de la maladie pour la société. Par rapport à d’autres options de traitement coûteuses comme de longues cures ou des opérations, ils sont souvent le mode de traitement le moins onéreux et le plus efficace et contribuent donc à assurer des dépenses de santé acceptables.

Les prix des médicaments baissent pour la 23e fois consécutive
Les baisses de prix annuelles ordonnées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) depuis 2012 aboutissent, année après année, à des économies de plus de 1.5 milliard de francs sur les médicaments. En 2023, l’OFSP a baissé de 10% en moyenne le prix de plus de 350 médicaments, entre autres dans le domaine des maladies cardio-vascu- laires, des maladies infectieuses et de l’ophtalmologie. Le réexamen des prix n’est pas encore achevé pour l’année 2023 et l’OFSP va f ixer encore plus de baisses de prix.
D’après l’indice des prix à la consommation, l’indice des prix des médicaments a en outre baissé pour la 23e fois consécutive, de 2.5% cette fois-ci. Cela montre que les contrôles de l’OFSP ont un effet et que le niveau de prix des médicaments baisse conti- nuellement en Suisse.

Dr René Buholzer, directeur d’Interpharma, Association des entreprises pharmaceu- tiques suisses pratiquant la recherche, déclare à ce sujet: «Jour après jour, les entre- prises pharmaceutiques pratiquant la recherche s’efforcent de venir en aide aux pa- tientes et patients par de nouvelles innovations. C’est à l’aune de ce bénéfice pour les personnes touchées que nous voulons être mesurés. Depuis 2012, par les vagues régu- lières de baisse des prix, la branche pharmaceutique accepte, année après année, des économies de 1.5 milliard de francs et apporte ainsi une contribution considérable au financement pérenne du système de santé.»

Les génériques et biosimilaires continuent d’accroître leur part de marché
En 2023, le chiffre d’affaires des génériques était de 937.8 millions de francs, soit
+4.4% par rapport à l’année précédente. La part de marché des génériques passe ainsi au niveau record de 64%. Cela veut dire que dans 64 cas sur 100 dans lesquels un gé- nérique est disponible, c’est celui-ci qui est distribué. Par rapport à 2022, les biosimi- laires affichent à nouveau une hausse substantielle du chiffre d’affaires: 174.1 millions de francs en 2023, soit +25.8%. La raison de cette forte croissance est l’arrivée à échéance des brevets de nombreux biomédicaments, condition au développement de biosimilaires. Les biosimilaires et leurs produits de référence enregistrent en 2023 une part en valeur de 7.4% du marché pris en charge par les caisses. La branche pharma- ceutique apporte ainsi une contribution supplémentaire à la maîtrise des coûts. Ces dé- veloppements positifs devraient se poursuivre dans l’avenir.

Ernst Niemack, directeur de vips, Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse, explique: «En nombre d’emballages vendus, le marché des médicaments dont le brevet a expiré représente d’ores et déjà 75%. Mais pour environ ¼ de l’ensemble des emballages, le prix est déjà trop bas pour que les entreprises de génériques lancent des copies, ce ne serait pas rentable. Pour ce qui est des innovations, il est essentiel que l’accès n’y soit pas retardé en Suisse par des processus de prise en charge labo- rieux. Il est important de pouvoir proposer aux patientes et patients toute une palette d’options de traitements par des produits originaux et des copies, et non, par une rè- glementation indifférenciée des prix, de risquer des restrictions drastiques de l’approvi- sionnement en termes de sécurité et de qualité. Si les médicaments de premier recours ne sont plus disponibles, cela coûtera cher aux patientes et patients, et donc aussi au système de santé.»

Contacts:
Liliane Scherer, responsable Politique & Communication de vips, Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse
076 779 57 22

Georg Därendinger, responsable de la communication d’Interpharma, Association des
entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche 079 766 38 86

Michèle Sierro, responsable Suisse romande d’Interpharma 079 305 84 30

21 juin 2023

Les modèles de prix facilitent l’accès aux médicaments innovants

Notre principal objectif est d’obtenir que les innovations puissent profiter aux patients le plus rapidement possible. Pour garantir l’accès aux médicaments innovants, il faut des processus optimisés, c’est-à-dire des modèles de prix sur mesure qui tiennent compte de la diversité et de la complexité des nouvelles thérapies. A terme, par la même occasion, le pôle d’innovation qu’est la Suisse en sortira renforcé.

Les thérapies innovantes doivent être autorisées et remboursées en Suisse. Comme un grand nombre de ces innovations se rapportent à des maladies très spécifiques et sont hautement personnalisées, le traitement est souvent coûteux. Ce coût est toutefois compensé par une grande efficacité, supérieure à la moyenne.

Accès rapide, facile et non bureaucratique aux thérapies
La forme et la complexité des thérapies nouvelles et innovantes ne pouvant plus se comparer à celles des médicaments classiques, le système actuel de prise en charge de la LS a atteint ses limites. Autrement dit, les règles actuelles ne reconnaissent pas l’utilité des nouveaux médicaments innovants. Dès lors, pour que le plus grand nombre possible de patients puissent bénéficier en Suisse de thérapies innovantes, des approches inédites s’imposent. Les modèles de prix peuvent atténuer la complexité et l’incertitude, c’est-à-dire accélérer les solutions de remboursement et garantir ainsi aux personnes gravement malades un accès rapide aux médicaments et aux thérapies dont elles ont un urgent besoin. L’OFSP, l’industrie pharmaceutique et les assureurs ont la responsabilité de définir des modèles de prix susceptibles de lever les incertitudes relatives à l’impact budgétaire (combien coûte la thérapie au système de santé) et aux données (comment agit la thérapie dans la pratique quotidienne).

Dr. (PhD) Anita Schnyder, responsable Market Access and Pricing Switzerland, Vertex Pharmaceuticals (CH) GmbH: «Les modèles de prix sont très utiles pour offrir aux patients un accès large et rapide aux thérapies. Avec des modèles de prix sur mesure dans le setting hautement spécialisé, il est également possible de fixer un prix spécifique à l’indication.»

Les modèles de prix seuls ne suffisent pas
Un exemple de modèle de prix peut être celui dit du «paiement à la performance», qui signifie qu’un médicament ne doit être payé que s’il est efficace pour le patient.
Un autre modèle règle à l’avance entre les acteurs impliqués les conditions de remboursement et d’autres modalités. Ainsi les patients n’ont pas à attendre inutilement des traitements dont ils ont un besoin urgent, mais y ont accès dès qu’un médicament innovant est autorisé. Il est important de souligner que les médicaments sont autorisés par l’organe de contrôle des médicaments Swissmedic, ce qui confirme leur sécurité et leur efficacité.

Les modèles de prix sont faits pour obtenir rapidement et sans bureaucratie un prix adéquat pour le remboursement des médicaments. Ils offrent un moyen efficace de garantir la sécurité de l’approvisionnement et l’accès rapide des patients. Sans eux, beaucoup de malades seraient privés d’accès à des médicaments et des thérapies très innovants. Les modèles de prix doivent toutefois s’appuyer sur des règles claires quant à leur mode d’application et ils ne constituent qu’un moyen parmi d’autres d’améliorer l’accès des patients en Suisse. En définitive, ce sont des instruments qui permettent d’élargir la base de fixation des prix. Des réformes en profondeur s’imposent dans le régime ordinaire de la liste des spécialités (LS).

Accès retardé à l’innovation par le biais de la liste des spécialités
La fixation des prix des médicaments soumis à ordonnance relève de la responsabilité de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Elle est de ce fait très réglementée. Un médicament est accessible à tous les patients lorsque l’OFSP lui a donné un prix et l’a inscrit sur la liste des spécialités. A partir de là seulement, il doit être remboursé par les assurances-maladie sans aucune formalité bureaucratique. En principe, l’ordonnance prescrit un délai de 60 jours pour l’inscription dans la LS après l’autorisation de Swissmedic. Le problème est que l’accès aux nouveaux médicaments innovants en Suisse se heurte de plus en plus à de longs délais. Et l’objectif premier du titulaire d’une autorisation est de voir son produit inscrit dans la LS.

L’article 71a-d KVV assure un accès pour les patients atteints d’affections spéciales
Lorsque des patients ont besoin d’un médicament qui n’est pas autorisé ou qui ne figure pas sur la liste des spécialités, ou seulement de manière très limitée, et qui n’est donc pas remboursé par l’assurance-maladie obligatoire, l’article 71a-d de l’OAMal peut leur venir en aide. Comme il prévoit une possibilité de remboursement au cas par cas, les personnes concernées y ont tout de même accès à certaines conditions. La solution du remboursement au cas par cas offerte par cet article connaît de ce fait un succès considérable.

Le processus de remboursement ordinaire via la LS étant en Suisse fortement congestionné, les médecins se rabattent de plus en plus souvent sur l’article 71a-d OAMal pour permettre à leurs patients de bénéficier du meilleur traitement possible. Cela se traduit par une sollicitation toujours plus forte de l’article en question, qui n’est pourtant destiné qu’à des cas particuliers. Mais contrairement au remboursement standard, la décision de remboursement liée à cet article incombe à la caisse-maladie concernée et dépend donc du cas considéré. L’égalité de traitement des assurés et l’homogénéité dans le traitement des demandes ne sont donc absolument pas garanties.

Le retour à une application appropriée de «l’article sur les cas particuliers» suppose que le processus standard d’admission à la LS soit accéléré et que les thérapies innovantes soient adéquatement prises en compte. Contourner la liste des spécialités par le biais de l’article 71 a-d n’est ni opportun ni pratique.
La révision de l’OAMal et de l’OPAS aggrave le problème de l’accès des patients et compromet la sécurité de l’approvisionnement
Telle que prévue par le Conseil fédéral, la révision de la rémunération des cas particuliers (OAMal, art. 71a-d) aurait des conséquences clairement négatives, car loin d’améliorer l’accès des patients, elle bétonnerait encore plus les problèmes criants qui contrarient actuellement l’inscription des médicaments innovants dans la liste des spécialités. Pour les patients souffrant de maladies particulières, l’accès aux thérapies innovantes dont ils ont un besoin urgent s’en trouverait beaucoup moins assuré. Il faut résolument s’opposer à une telle évolution et mettre un terme à ses conséquences dramatiques pour la sécurité de l’approvisionnement en Suisse. Ce que demande la vips est que les lacunes gênant l’accès des patients aux traitements ne soient pas aggravées, mais comblées.

Dans la mise en œuvre de modèles de prix basés sur l’utilité, la semi-confidentialité est essentielle
Les modèles de prix devraient se traduire par des délais d’inscription plus courts sur la liste des spécialités et un accès plus rapide des patients. Ils ne doivent pas devenir des obstacles administratifs coûteux, mais contribuer au contraire à réduire l’insécurité, notamment en matière de planification pour les entreprises pharmaceutiques, auxquelles ils permettent de déterminer au mieux quel modèle peut être utilisé et à quel moment.

Les modèles de prix garantissent que la rémunération soit conforme à l’utilité des thérapies innovantes, dont ils assurent du même coup la viabilité financière. Ils permettent une tarification flexible adaptée à une situation concrète, à un pays donné ou à son système de santé. Pour autant, ils ne doivent pas être uniquement conçus comme un instrument de réduction des coûts, mais offrir aussi un moyen d’encourager l’innovation. Ils doivent s’inspirer d’un souci d’efficacité et être adaptés aux besoins ; leur mise en œuvre doit être non bureaucratique, rapide et efficace.

Les modèles de prix semi-confidentiels permettent de fixer les prix de manière flexible et en accord avec la situation du marché local. Pour que les patients accèdent rapidement aux nouveaux médicaments malgré la complexité des processus et pour éviter une augmentation inutile des coûts de la santé, l’OFSP, le titulaire de l’autorisation et l’assureur connaissent les conditions convenues et savent quelle partie du prix est remboursée par l’entreprise pharmaceutique. C’est la raison pour laquelle on parle aussi de modèles de prix semi-transparents.

Dans le contexte du référencement international des prix (références à la Suisse), la transparence limitée en vigueur dans les pays européens est également essentielle pour les modèles de prix en Suisse. Les modèles semi-transparents étant très généralement appliqués dans de nombreux pays, il importe que cette pratique ait cours en Suisse aussi.

Des modèles de prix semi-transparents pour améliorer l’accès des patients
Sur le plan international, les modèles de prix et les remboursements correspondants (c’est-à-dire au profit de la collectivité) sont aujourd’hui une pratique courante. Mais ils constituent clairement l’exception sur le marché suisse des médicaments. En Suisse, plus de 3’200 médicaments figurent sur la liste des spécialités et sont remboursés à ce titre par les caisses maladie. Bien moins de 100 de ces quelque 3’200 médicaments sur la LS ne sont pas complètement transparents (état au début de 2023). Il s’agit de cas complexes.
Sur la question de l’aménagement des modèles de prix, des discussions ont lieu avec l’administration depuis 2019 déjà et elles se sont intensifiées ces derniers mois. Avec l’OFSP et les assureurs, la vips s’emploie à trouver des solutions viables et à définir des domaines d’optimisation pour les modèles de prix actuellement appliqués par l’OFSP. Pour la mise en œuvre technique, tous les acteurs concernés sont prêts à faire bénéficier l’OFSP de leur savoir-faire et de leur expertise.

Les modèles de prix dans un contexte élargi
Avec le 2e volet de mesures visant à maîtriser les coûts (volet 2), le Conseil fédéral souhaite freiner la progression des coûts dans le secteur de la santé. Tant il est vrai que seul un système de santé financé de manière durable a de l’avenir. L’industrie pharmaceutique est prête, elle aussi, à soutenir des mesures constructives et ciblées pour maîtriser les coûts de la santé. Mais celles-ci ne doivent pas se déployer au détriment de l’accès des patients à des soins de haute qualité. Tous ceux qui ont besoin d’un médicament en urgence doivent pouvoir y accéder rapidement.

A la faveur d’un effort conjoint, il nous faut trouver des solutions pour maîtriser les coûts de la santé. Grâce à sa politique de révision régulière des prix, l’industrie pharmaceutique réussit, pour sa part, à économiser environ 1,2 milliard de francs par an sur les médicaments. Dans le système de santé, c’est donc un acteur qui contribue déjà énormément à réduire la charge des primes – preuve qu’elle prend ses responsabilités au sérieux.

Nous constatons que le processus de fixation des prix pour les nouvelles thérapies touche de plus en plus à ses limites et que les modèles de prix, à cet égard, peuvent offrir une solution efficace dans certaines conditions. Nous soutenons les modèles de prix semi-transparents proposés dans le volet 2. Il est important que les économies de coûts, l’efficacité et la disponibilité (rapide) soient représentées de manière équilibrée.

Aujourd’hui déjà, l’efficacité, l’adéquation et l’économicité d’une thérapie sont régulièrement contrôlées et des limites de volume de vente, des remboursements ou des adaptations de prix préalablement convenus peuvent être intégrés dans les modèles de prix. A l’avenir, de tels modèles pourraient contribuer encore mieux à réduire les coûts dans le secteur des médicaments. Dans le cadre du 2e volet de mesures, les bases légales pour la mise en œuvre de modèles de prix doivent donc être renforcées.

L’efficacité d’un médicament est contrôlée par Swissmedic, mais il n’est pas rare que l’analyse de l’efficacité diffère substantiellement entre l’OFSP et Swissmedic. Pour éviter autant que possible des «autorisations parallèles», les modèles de prix pourraient apporter une contribution importante au titre de l’accès à l’innovation.

Les modèles de prix que le Conseil fédéral propose dans le cadre du volet 2 sont un moyen de garantir un accès rapide des patients aux innovations. Il est toutefois regrettable que le Gouvernement rate l’occasion d’améliorer sur le fond l’accès aux médicaments en Suisse. Au lieu de cela, le volet 2 contient – à côté des modèles de prix – certains éléments comme le principe du prix le plus bas ou le «contrôle différencié EAE (efficacité, adéquation, économicité)», qui détériorent un peu plus les conditions d’accès pour les patients et mettent en danger l’approvisionnement. Il est donc d’autant plus important que le Parlement apporte les améliorations qui s’imposent sur ce point.

Pour la plus grande industrie d’exportation suisse, des conditions-cadres équitables sont le pilier d’une industrie locale forte. Elles ne peuvent avoir qu’un effet positif sur la place économique suisse et contribuer largement à la prospérité de notre pays.

Ce que nous défendons et ce que nous exigeons

  • Nous soutenons les modèles de prix basés sur l’efficacité, afin d’assurer aux patients l’égalité des conditions d’accès aux thérapies.
  • Par souci de s’appuyer sur une vision commune, il importe d’établir avec toutes les parties prenantes des principes généraux régissant les modèles de prix. Il est tout aussi essentiel de garantir la flexibilité de ces modèles, afin qu’ils s’adaptent à tous les domaines d’indication et toutes les orientations de produits existants et futurs. A chaque situation doit correspondre idéalement une diversité de modèles.
  • L’objectif est de permettre aux patients d’accéder rapidement à des médicaments innovants. Parallèlement, il convient de mettre en balance de manière équilibrée les économies de coûts, les avantages et la disponibilité (rapide). Les modèles de prix ne doivent pas être avant tout un instrument de réduction des coûts, mais constituer plutôt une approche visant à rendre l’innovation accessible. Se focaliser à l’excès sur les coûts plutôt que sur l’efficacité pourrait même avoir un impact négatif sur la compétitivité internationale de la Suisse.
  • Il faut accorder plus de poids au critère de l’efficacité pour le remboursement des innovations. L’efficacité doit être rémunérée comme il convient si l’on veut garantir la pérennité des efforts de recherche et de développement en Suisse.
  • Des conditions-cadres équitables doivent être fixées, dans le respect des spécificités locales, de manière à assurer un approvisionnement diversifié de la population en médicaments innovants, au profit d’un accès équitable, généralisé et rapide des patients en Suisse, au service de la santé intégrale et durable des patients et pour un site pharmaceutique suisse fort.

Renseignements
Marcel Plattner, président, 079 469 92 68
Ernst Niemack, directeur, 078 646 80 30

31 janvier 2023

Croissance du marché des médicaments à nouveau nettement freinée par les baisses de prix

(Bâle, Zoug et Rotkreuz). En 2022, le marché suisse des médicaments affichait un chiffre d’affaires de 7 milliards de francs, soit +6.1% (aux prix de fabrique). Bien que la demande en médicaments ait augmenté, les baisses de prix ont infléchi la croissance de -2.7%. Dans le même temps, les génériques et biosimilaires ont accru leur part de marché.

En 2022, le volume des médicaments vendus en Suisse était de 7.03 milliards de francs. IQVIA (un prestataire mondial d’informations, de technologies novatrices et de services dans le domaine de la santé) relève chaque mois les données auprès des entreprises pharmaceutiques, des grossistes, des fournisseurs des médecins et des pharmacies en ligne. D’après cette enquête, le marché suisse des médicaments a enregistré en 2022 une croissance de +6.1%. Le nombre d’emballages vendus a augmenté d’environ 10%. Cette croissance est en majeure partie due aux besoins accrus en médicaments contre les rhumes.

Croissance des innovations inférieure à la moyenne

La croissance du marché est due en particulier à l’augmentation des besoins en prise en charge médicale et à l’évolution démographique. Les traitements nouveaux et innovants ont contribué cette année à la hausse du marché du médicament dans des proportions inférieures à la moyenne. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, car on sait que les médicaments innovants peuvent non seulement réduire les coûts d’une maladie pour la société, mais aussi sauver la vie des personnes touchées ou tout au moins améliorer leur qualité de vie. On le voit par exemple au niveau du cancer: bien qu’il reste la cause de décès la plus fréquente, il se soigne de mieux en mieux et moins de personnes meurent aujourd’hui d’un cancer ou avec un cancer que par le passé. Aussi bien dans ce domaine (+5.8%) que dans celui des maladies autoimmunes (+6.5%), la croissance est restée nettement inférieure à celle de l’année précédente, également en raison de l’arrivée à échéance de brevets. En même temps, les baisses de prix institutionnalisées ont à nouveau fait leur effet et contribué à infléchir la croissance du marché de -2.7%. Vu l’évolution inférieure à la moyenne en matière de traitements nouveaux et innovants, il convient de souligner que le marché suisse du médicament doit rester attractif dans le contexte international, sous peine d’être coupé de l’accès à l’innovation.

Les prix des médicaments baissent pour la 22e fois consécutive

Les baisses de prix annuelles ordonnées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) depuis 2012 aboutissent, année après année, à des économies de plus de 1.2 milliard de francs sur les médicaments. En 2022, l’OFSP a baissé de -10% en moyenne le prix de plus de 300 médicaments, entre autres dans le domaine des maladies cardio-vasculaires, des maladies infectieuses et de l’ophtalmologie. Le réexamen des prix n’est pas encore achevé pour l’année 2022 et l’OFSP va fixer encore plus de baisses de prix. D’après l’indice des prix à la consommation, l’indice des prix des médicaments a en outre baissé pour la 22e fois consécutive, de -2.2% cette fois-ci. Cela montre que les contrôles de l’OFSP ont un effet et que le niveau de prix des médicaments baisse continuellement en Suisse.

Dr René Buholzer, directeur d’Interpharma, Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche, déclare à ce sujet: «L’industrie pharmaceutique pratiquant la recherche adhère à un financement pérenne du système de santé et soutient les économies considérables réalisées par le biais du réexamen régulier des prix. Celui-ci est efficace et a fait baisser l’ensemble du marché de 2.7%. De même, la part des médicaments à l’ensemble des coûts de santé reste stable à environ 12% depuis une bonne dizaine d’années.»

Les génériques et biosimilaires continuent d’accroître leur part de marché

En 2022, le chiffre d’affaires des génériques était de 881.3 millions de francs, soit +8.8% supérieur à l’année précédente. De même, par rapport à 2021, les biosimilaires affichent à nouveau une hausse substantielle du chiffre d’affaires: 134.7 millions de francs en 2021, soit +40.8%. La raison de cette forte croissance est l’arrivée à échéance des brevets de nombreux biomédicaments, condition au développement de biosimilaires. Les biosimilaires et leurs produits de référence enregistrent en 2022 une part en valeur de 7.2% du marché pris en charge par les caisses. La branche pharmaceutique apporte ainsi une contribution supplémentaire à la maîtrise des coûts. Les génériques et biosimilaires continuent d’accroître nettement leur part de marché. Ce développement positif devrait se poursuivre dans l’avenir.

Ernst Niemack, directeur de vips, Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse, explique: «Pour renforcer la place suisse et assurer l’approvisionnement, il faut encourager la concurrence, donc multiplier les fournisseurs et les produits. Cette concurrence sur la qualité bénéficie au final à tous. L’important est de pouvoir offrir aux patients de Suisse l’accès à la plus grande variété d’options thérapeutiques possible, tant sous forme de produits originaux que de copies. Par ailleurs, outre le développement d’une médecine de pointe hautement innovante, il faut aussi perfectionner nombre de traitements établis de la prise en charge de base dont le bénéfice thérapeutique pour le grand public est considérable.»

Annexe

IQVIA, Développement du marché du médicament en 2022

Contacts

Samuel Lanz, responsable de la communication d’Interpharma, Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche, 079 766 38 86
Michèle Sierro, responsable Suisse romande d’Interpharma, 079 305 84 30
Liliane Scherer, responsable Politique & Communication de vips, Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse, 076 779 57 22

16 janvier 2023

Innovation – pour un accès plus facile aux thérapies nouvelles

(Zoug). Grâce aux progrès de la médecine, nous sommes aujourd’hui mieux armés que jamais pour lutter contre les maladies graves. Les médicaments nous évitent de nombreuses souffrances. Beaucoup de pathologies jusqu’ici mortelles peuvent désormais être traitées avec succès et même, pour certaines, complètement vaincues. Depuis des années, l’industrie pharmaceutique met sur le marché des médicaments innovants qui améliorent considérablement la qualité de vie et réduisent à terme les coûts de la santé.

L’utilité des médicaments est indiscutable : les symptômes désagréables peuvent être combattus, les malades se rétablissent plus rapidement, des pathologies autrefois mortelles sont désormais guérissables. Pour les patients, leur bénéfice direct est une meilleure qualité de vie et une espérance de vie plus longue. Les médicaments présentent aussi un grand avantage indirect : les durées de rétablissement étant plus courtes, les coûts pour la société diminuent parce qu’il faut moins de soins, que les séjours à l’hôpital peuvent être raccourcis ou évités et qu’un retour plus rapide au travail devient possible. Les thérapies innovantes réduisent ainsi les coûts directement et indirectement.

Contribution des médicaments innovants à la santé, comme à la baisse des coûts

Bien au-delà du bien-être individuel, les médicaments ont une grande utilité économique. Ils ont aussi un effet modérateur sur les coûts, puisqu’ils contribuent beaucoup à rendre les dépenses de santé supportables. Par rapport à d’autres options coûteuses comme de longs séjours en cure ou des opérations, ils offrent souvent la méthode de traitement la moins chère et la plus efficace et donc, comme telle, la possibilité la plus sûre de réduire les coûts. Pourtant, bien que la part des médicaments dans les coûts de la santé soit stable depuis des années, autour de 10 pour cent, la plupart des mesures prises par les autorités et les responsables politiques ciblent les dépenses en médicaments sans prendre en considération leur utilité. Les critères de la qualité et de l’approvisionnement sont pratiquement ignorés. Le marché pharmaceutique est le seul domaine de la santé publique dont les prix sont régulièrement et systématiquement contrôlés. Il en résulte des économies annuelles de 1,2 milliard de CHF, ce qui signale au passage que l’industrie pharmaceutique prend ses responsabilités au sérieux.

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Innovation – pour un accès plus facile aux thérapies nouvelles

11 janvier 2022

Que sont les biosimilaires et quel est leur potentiel?

(Zoug). Les biosimilaires sont des répliques de produits biopharmaceutiques qui ne sont plus protégés par un brevet. Les biopharmaceutiques sont des médicaments fabriqués par des procédés biotechnologiques, c’est-à-dire à l’aide d’organismes vivants génétiquement modifiés tels que levures, bactéries ou cellules animales. Le nom biosimilaire indique que nous avons affaire à des produits biopharmaceutiques aussi semblables que possible, c’est-à-dire “similaires”.

Contrairement aux médicaments traditionnels, chimiquement simples, les produits biopharmaceutiques, dits aussi produits biologiques, sont des molécules très complexes. Précisément en raison des difficultés techniques de leur fabrication et de leur développement, ils sont passablement coûteux, raison pour laquelle on se tourne volontiers vers les biosimilaires dans l’intérêt des patients et de la société. Comme pour les produits de référence originaux, leur fabrication fait appel à des cellules vivantes. L’efficacité des biosimilaires est alors tributaire de nombreux facteurs, comme les conditions de croissance des cellules (les règles d’hygiène étant strictement respectées dans le protocole de traitement), les additifs de dissolution, la température ou d’autres conditions physiques encore. Des écarts minimes sont inévitables. L’objectif n’est donc pas une copie exacte, mais une substance active similaire ayant une efficacité comparable. Pour que les biosimilaires soient reconnus et autorisés en tant qu’options thérapeutiques équivalentes malgré de légères différences, l’autorité suisse de contrôle des médicaments Swissmedic impose de hautes exigences en matière de qualité, de sécurité et d’efficacité.

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Prise de position

12 avril 2021

Redéfinition des catégories de prescription de médicaments : un surcoût de 100 millions

(Zoug). Début 2019, l’obligation de présenter une ordonnance a été introduite pour l’achat de nombreux médicaments précédemment en vente libre et destinés à des problèmes de santé mineurs. Swissmedic a ordonné des reclassifications de médicaments qui auraient dû faciliter l’accès aux médicaments pour des maladies bénignes. Or, le contraire s’est produit. Après la réaffectation de divers produits thérapeutiques à de nouvelles catégories de prescription par les autorités, il est apparu que de nombreux articles précédemment en vente libre allaient devenir nettement plus chers. L’accessibilité à bon nombre de produits est rendue plus difficile par l’obligation nouvelle d’une ordonnance, bien que ces produits ne présentent pas de risque plus élevé. La reclassification entraîne ainsi une augmentation massive du prix de nombreux médicaments.

Le reclassement des catégories de remise occasionne des désagréments supplémentaires pour les patients et des coûts nettement plus élevés pour notre système de santé. La vips a calculé qu’un surcroît de dépenses de CHF 100 millions est à prévoir, à cause non seulement de l’obligation d’ordonnance liée à la reclassification, mais aussi de la charge de travail supplémentaire importante à laquelle les pharmacies devront faire face pour l’enregistrement des patients. En outre, du fait des divers produits désormais soumis à ordonnance, les personnes souffrant de troubles mineurs sont plus nombreuses à devoir demander une consultation médicale. Si un quart seulement des 4 millions de boîtes de médicaments concernées exige une visite chez le médecin, d’un coût moyen de CHF 50.-, cela fait déjà CHF 50 millions de coûts supplémentaires.

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Prise de position

12 avril 2021

Les importations incontrôlées de médicaments mettent en danger la santé des patients

(Zoug). Les modifications que le Conseil national envisage d’apporter à la réglementation des importations parallèles de médicaments pourraient avoir un impact désastreux sur la sécurité des patients et celle de l’approvisionnement. Elles permettraient l’entrée dans notre pays de marchandises livrées par des fabricants qui ne possèdent même pas une licence d’exploitation en Suisse. Elles ne prévoient pas non plus d’interlocuteur direct en Suisse. Des procédures d’autorisation simplifiées existent aujourd’hui déjà. Nous lançons donc un pressant appel aux responsables politiques et à l’administration pour qu’ils développent ces procédures et renforcent la concurrence des produits sans mettre en danger la sécurité !

Pour des raisons de sécurité précisément, les médicaments dont le brevet a expiré ainsi que les médicaments génériques entrant sur le marché suisse dans le cadre d’importations parallèles doivent aujourd’hui être autorisés par Swissmedic. S’il fallait suivre le Conseil national, cette autorisation ne serait plus requise pour les produits d’importations parallèles. Avec quelle première conséquence? Sans l’autorisation, Swissmedic ne serait plus guère en mesure de surveiller les médicaments et ne pourrait intervenir que de manière limitée en cas de problèmes de sécurité ou de qualité. L’absence de responsabilités et de personnes de contact rend le traçage des produits à travers plusieurs distributeurs parfois très complexe, voire impossible.

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Prise de position

17 decembre 2020

ETS: il n’est pas trop tard pour un changement de trajectoire!

(Zug). Les coûts de la santé comptent parmi les principales préoccupations de la population suisse. Rien d’étonnant à cela, puisque ces dépenses ne cessent d’augmenter et que l’augmentation des primes d’assurance maladie sont une charge pesante pour beaucoup de personnes. On peut comprendre, dès lors, que les appels du monde politique à de rigoureux programmes de maîtrise des coûts soient de plus en plus pressants. Des mesures s’imposent pour réduire les prestations contestables et promouvoir les bonnes. Il faut viser la plus haute qualité possible, pour la croissance des coûts la plus faible possible.

Les évaluations des technologies de la santé, ou ETS, sont un instrument bien établi au niveau mondial, conçu pour renforcer l’efficacité des services de santé. Il était donc évident que le Conseil fédéral n’hésiterait pas à inclure cet instrument dans sa stratégie “Santé 2020” en 2013 et à créer une section séparée pour réaliser systématiquement des ETS. Aujourd’hui, force est de constater hélas que les rapports ETS n’ont pas l’effet escompté.

Beaucoup de points d’interrogation dans l’application
Dans son rapport de mai 2020, le Contrôle fédéral des finances a constaté que le potentiel d’économies prévu est loin d’avoir été atteint. Jusqu’à présent, le nombre d’ETS mises en route n’a même pas atteint la moitié de ce qu’avait décidé le Conseil fédéral. Beaucoup de rapports ETS sont en retard. Les neuf ETS publiées à ce jour n’ont pas permis d’économiser un seul centime. En 2020, le budget annuel a même été réduit, pour passer de 8,5 millions à 5 millions de francs par an, apparemment en l’absence de sujets jugés réellement pertinents. Outre la mauvaise qualité et le manque d’efficacité des procédures ETS en cours, plusieurs autres questions se posent. Fondamentalement, on peut s’interroger sur le bien-fondé de la décision de l’OFSP de créer ses propres structures pour les ETS, alors qu’un organisme de type ETS existait déjà. Le choix des sujets est également sujet à caution : au lieu de cibler des blocs de coûts significatifs, ce ne sont pratiquement que des prestations isolées qui sont passées en revue, dont certaines avaient déjà été examinées à une époque antérieure. De plus, les évaluations mettent le plus souvent unilatéralement l’accent sur les médicaments, bien que des économies de plus d’un milliard aient déjà été réalisées dans ce domaine depuis 2012.

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Prise de position

20 août 2020

Le dictat des bas prix entraîne un étranglement de l’offre

(Zug). La vips en est convaincue : le système de prix de référence qui est en projet va créer un déficit de l’offre et réduire la qualité des traitements, la liberté thérapeutique, la variété des produits ainsi que l’innovation en contrariant les perfectionnements ultérieurs. Le système de prix de référence est hostile à l’économie et nuit à l’approvisionnement en médicaments de la population suisse.

Les prix de référence ne règlent aucun problème. Au contraire : les patients doivent payer la différence eux-mêmes s’ils ne veulent pas ou ne peuvent pas renoncer à leurs médicaments actuels pour passer à un produit réputé moins cher. Financièrement, les moins privilégiés à cet égard sont souvent les personnes âgées et les malades chroniques que le système des prix de référence oblige à changer de médicaments. Ces changements ont pour conséquences des erreurs de médication involontaires et dangereuses pour la santé, ainsi que des coûts de suivi élevés dus aux visites médicales et hospitalisations supplémentaires. Les prix de référence favorisent un régime de monopole et une médecine à deux vitesses, en provoquant délibérément une désolidarisation du système de la santé. Les coûts directs et indirects qui en résultent dépassent largement les économies réalisées.

Mise en danger de la sécurité d’approvisionnement
Par rapport l’UE, le marché des médicaments est en Suisse très petit. De plus, notre pays est multilingue et, avec Swissmedic et l’OFSP, il a son propre système d’autorisation et de remboursement des médicaments, ce qui offre de nombreux avantages, mais occasionne aussi un surcoût élevé aux entreprises pharmaceutiques qui souhaitent proposer leurs produits dans nos frontières. Si, en raison du système de prix de référence, les médicaments tombent à présent de 20 à 60 % en dessous du prix étranger le plus bas en Europe, économiquement ils ne sont plus supportables dans notre pays et doivent donc être retirés du marché. Les prix ne doivent pas être poussés si bas qu’il devient inintéressant de produire ou de vendre des médicaments en Suisse. Ces dernières années, la Confédération les a déjà réduits à un tel point que la dose quotidienne de chaque médicament coûte désormais moins cher qu’un Ricola. La politique des bas prix impose aux patients et aux fournisseurs de prestations des restrictions drastiques en matière de sécurité et de qualité de l’approvisionnement. Elle freine ou bloque de facto l’investissement dans le développement de produits éprouvés et réduit la gamme de produits proposés.

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Prise de position

30 Avril 2020

Le coup de semonce du choc coronavirus – aussi pour l’approvisionnement en médicaments

(Zug). La crise sanitaire actuelle met crûment en lumière toute l’importance de la sécurité de l’approvisionnement en médicaments. Pour notre association vips, ce thème de l’approvisionnement est une priorité absolue, pas seulement depuis la pandémie du Covid-19. Depuis un certain temps en effet, nous suivons la situation avec beaucoup d’inquiétude, car une réglementation des prix indifférenciée ayant pour conséquence de faire disparaître de nos marchés des médicaments de base ne peut qu’être préjudiciable aux patients comme au système de santé.

Pour l’Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse (vips), une chose est claire : les premières victimes des goulets d’étranglement dans l’approvisionnement en médicaments sont les patients, dont les thérapies et les chances de guérison sont de ce fait menacées. Le bien-être des patients est en jeu.

Délocalisation à l’étranger
Le choc du coronavirus montre les risques considérables que peuvent comporter la mondialisation et la politique des bas prix. Il est inacceptable qu’un renforcement de la densité normative oblige les entreprises basées en Suisse à transférer leur production à l’étranger pour réaliser des économies et se conformer à des réglementations de prix. Des crises comme celle du coronavirus paralysent la production centrale de médicaments et la demande croissante de substances actives et de produits finis ne peut plus être satisfaite dans notre pays. Seule une réglementation souple et judicieuse pourrait garantir une offre sans faille. C’est bien dans cette optique que les responsables politiques doivent tirer les leçons de la crise. Les réductions de prix des médicaments destinés à l’approvisionnement de base ne doivent pas aller jusqu’à rendre des produits indisponibles en Suisse pour une question de rentabilité. Faute de quoi nous subirons de dangereux goulets d’étranglement, en particulier lors de crises sanitaires comme aujourd’hui celle du Covid-19. Les médicaments essentiels deviennent rares et les thérapies longues doivent être rationnées. Les coûts directs et indirects qui en résultent dépassent largement les économies réalisées.

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Prise de position

6 Février 2020

Croissance du marché du médicament ralentie par les baisses de prix

(Bâle, Zoug et Rotkreuz) En 2019, le marché suisse des médicaments représentait un volume de 6,136 milliards de francs (aux prix de
fabrique), soit une légère croissance de 2,8% par rapport à l’année 2018. Le chiffre d’affaires des médicaments protégés par un brevet a reculé (-1,2% par rapport à 2018). Le volume n’a pas non plus enregistré de croissance notable. La quantité d’emballages vendus est restée stable à 187,1 millions, soit 0,3% de plus qu’en 2018.

En 2019, d’après les chiffres relevés par IQVIA (un prestataire mondial d’informations, de technologies novatrices et de services dans le domaine de la santé) auprès des entreprises pharmaceutiques, des grossistes, des fournisseurs des médecins et des
pharmacies en ligne, des médicaments d’une valeur de 6,1365 milliards de francs (aux prix de fabrique) ont été vendus en Suisse. Le marché des médicaments a ainsi enregistré une croissance de 2,8% de sa valeur (2018: 2,3%; 2017: 4,4%).

Le chiffre d’affaires des médicaments protégés par un brevet s’est monté en 2019 à 2,485 milliards de francs, soit un recul de 1,2% par rapport à 2018, tandis que le chiffre d’affaires des génériques atteignait 734,4 millions de francs, soit une croissance de 2,2% par rapport à l’année précédente. Ce dernier a ainsi dépassé pour la première fois le chiffre d’affaires des produits originaux, en recul de 2% en 2019 (693,9 millions de francs).

En termes de volume, le marché suisse des médicaments stagne: avec quelque 187,1 millions d’emballages vendus, la croissance par rapport à 2018 n’a été que de 0,3%.

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Communiqué de presse
Pharmamarkt Schweiz 2019

30 Janvier 2020

En Suisse, la sécurité de l’approvisionnement est insuffisante

Zoug (30.01.2020) Ces derniers mois, comme ces dernières années, les problèmes d’approvisionnement en médicaments se sont considérablement aggravés. Ils touchent les médicaments vitaux aussi bien que les produits de base. Sans contre-mesures efficaces, la situation ne peut qu’empirer.

De nombreuses maladies jusqu’ici mortelles sont aujourd’hui guérissables. L’espérance de vie et la qualité de vie de la population augmentent. Bien des souffrances sont évitées grâce aux médicaments. Mais à cause de conditions-cadre inadéquates, des étranglements viennent régulièrement frapper l’approvisionnement. La sécurité de l’approvisionnement ne peut être obtenue par la seule force de la loi ; elle réclame des incitations économiques dans notre système de santé. Seule une réglementation intelligente peut garantir à l’ensemble des patients un approvisionnement sans rupture.

Sécurité de l’approvisionnement – sécurité des patients
L’association des entreprises pharmaceutiques en Suisse vips est préoccupée par la répétition des pénuries de médicaments. Pour elle, bien sûr, les victimes de cette situation sont principalement les patients, dont elle affecte les thérapies et les chances de guérison. Ces pénuries sont particulièrement inquiétantes pour les patients atteints de maladies chroniques. Tout manque ou tout changement de médicament augmente le risque d’aggraver leurs maux. Quand l’observance du traitement est menacée, le risque d’effets secondaires ne doit pas être sous-estimé. Des coûts supplémentaires peuvent s’ensuivre, contrariant les efforts déployés pour contenir les coûts de la santé. En un mot, le bien-être des patients est en jeu.

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Prise de position

22. September 2019

Pour des médicaments abordables dans le traitement de problèmes de santé mineurs

Zoug (22.09.2019) Début 2019, l’obligation de présenter une ordonnance a été introduite pour l’achat de nombreux médicaments précédemment en vente libre et destinés à des problèmes de santé mineurs. La Vips a signalé dès 2018 que cette mesure entraînerait des charges et des complications supplémentaires pour les patients, ainsi qu’un sensible renchérissement de notre système de santé. On évalue à 100 millions de francs, en effet, le surcroît de dépenses que celui-ci subit inutilement de ce fait.

Sur mandat du Parlement, Swissmedic a procédé à une reclassification des médicaments qui visait à faciliter l’accès aux produits pharmaceutiques conçus pour des affections bénignes. L’opération n’a que partiellement abouti. D’un autre côté, on constate en revanche que l’accès aux médicaments est rendu plus difficile pour de nombreux produits, qui se trouvent désormais soumis à prescription sans pour autant présenter un risque plus élevé qu’auparavant. Ces reclassifications désavantageuses renchérissent sensiblement les médicaments destinés aux problèmes mineurs et en restreignent l’accès, même si des exceptions documentées sont possibles.

La vips a calculé que des coûts supplémentaires de l’ordre de CHF 100 millions sont à prévoir pour le système de santé.

Ils se décomposent comme suit:
– Obligation de documentation: Une enquête auprès des pharmacies a montré que la nouvelle obligation de documenter prend environ 10 minutes par emballage. Avec quelque 4 millions d’emballages concernés, cette mesure inflige aux pharmacies un coût supplémentaire de 60 000 jours-pharmacies ou 250 postes à plein temps. Si l’on se base sur un coût annuel total par pharmacien de CHF 200’000 par an, on obtient un surcoût de CHF 50 millions pour le système de santé suisse.
– Répartition des majorations de prix: En raison des différentes spécifications de calcul pour les prix des listes C et B, il faut s’attendre à des coûts supplémentaires de CHF 4 millions par an.
– Davantage de visites chez le médecin: Il ressort d’une enquête auprès des pharmacies que plus d’un quart des patients se rendront chez le médecin pour se faire rembourser par l’assurance-maladie leurs nouveaux médicaments devenus beaucoup plus chers. Avec environ un million d’emballages concernés et un coût moyen de la visite médicale estimé à CHF 50.- seulement, le surcoût atteint déjà CHF 50 millions.

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Prise de position

4. Mai 2019

Le système des prix de référence impose une médecine antisociale à deux vitesses

Zoug (28. 04.2019) Le 1er volet de mesures présenté par le Conseil fédéral pour maîtriser les coûts de la santé rate son objectif et crée une médecine antisociale à deux vitesses. Les patients devraient supporter pour plus de 40 millions de francs de coûts supplémentaires par année, qui ne pourraient pas être imputés sur la franchise.

A la mi-septembre 2018, le Conseil fédéral a mis en consultation son premier train de mesures visant à maîtriser les coûts dans le domaine de la santé. Ces mesures comprennent deux variantes d’un système de prix de référence pour les médicaments. Ces deux variantes auraient pour effet de restreindre sérieusement la liberté de choix des patients et des fournisseurs de prestations. La population devrait endurer des paiements supplémentaires privés. La réglementations proposée entraînerait une aggravation des goulets d’étranglement dans l’approvisionnement en médicaments.

La Vips (Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse) est résolument opposée aux deux variantes.

Le système des prix de référence est préjudiciable à l’approvisionnement de la population suisse en médicaments et antiéconomique. Les patients qui souhaitent continuer à prendre leurs médicaments habituels devraient payer de leur poche une quote-part d’au moins 41,7 millions de francs par année. Ce surcroît de dépenses privées ne serait pas déduit de la franchise et la part à la charge de l’assuré resterait inchangée.

Sur le plan financier, les moins privilégiés sont souvent les patients âgés et les malades chroniques, qui devraient accepter des changements de médication en fonction du système de prix de référence. Avec pour conséquence des risques d’erreurs de médication dangereuses pour la santé, débouchant éventuellement sur des surcoûts non négligeables dus à des visites médicales plus nombreuses et des hospitalisations.

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